AFFRONTEMENTS FARDC-MILICIENS : LES VILLAGES SE VIDENT AU KASAÏ ORIENTAL
- diambambam
- May 31, 2017
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Les miliciens incendient des maisons et causent des pertes en vies humaines, les militaires dépêchés pour maîtriser la situation ravissent des biens divers, dont des chèvres.
Dans la province du Kasaï Oriental, les habitants de plusieurs localités du territoire de Miabi abandonnent leurs villages depuis cinq jours. Cela, suite aux combats qui opposent les éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux miliciens Kamuina Nsapu, rapporte Radio Okapi. Des familles entières se ruent vers la ville de Mbuji-Mayi ou à Tshilundu Merode pour se mettre à l’abri des hostilités.
Tout est parti des affrontements enregistrés le jeudi 25 mai 2017 entre les militaires et des miliciens. On note que deux assaillants ont été abattus sur place et d’autres se sont réfugiés en forêt où ils sont poursuivis par les militaires. Le vendredi 26 mai, un renfort de militaires est venu de Mbuji-Mayi pour tenter de maîtriser la situation.
Selon les observateurs, les soldats de l’armée sont passés jusqu’à la localité de Miketa, dans le secteur de Kakangayi, où est censé être érgié le quartier général des miliciens d’un certain général autoproclamé Tshibunda.
Des sources concordantes font savoir que ces miliciens ont incendié des maisons dans les localités de Bena Nsamba, Mbombo, Dipongu, et Kansenga. Sans plus de précisions, les mêmes sources ont affirmé que ces miliciens ont causé des pertes en vies humaines.
Depuis le vendredi 26 mai, des camions remplis de militaires font de navettes entre les localités de Boya et Miketa, jusqu’à la rivière Lubi, où se seraient retranchés le chef de la milice et ses éléments. A leur retour, les véhicules sont remplis de biens divers, dont des chèvres, font savoir les témoins.
La justice doit frapper mais quelle justice ?
A propos de ce phénomène inquiétant, les habitants des provinces du Grand Kasaï apprécient différemment la présence des militaires envoyés dans le cadre du secteur opérationnel dans ces provinces.
En effet, le week-end dernier, ces habitants ont exprimé leurs avis à l’arrivée de la délégation conduite par le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU en RDC, David Gressly.
Pour une frange de la population, les FARDC sont salutaires, car ils freinent l’activisme des miliciens Kamuina Nsapu dans cette partie du pays. Un Kasaïen a témoigné : « Les miliciens sont partout et ils tuent les gens. Nous, pour nous déplacer, il faut la présence des militaires ».
Les autres, par contre, font savoir que les militaires font peur à la population qui préfère se réfugier en brousse à l’arrivée des troupes. L’un d’eux a ainsi déclaré : « Il n’y a pas d’enseignements. Tout le monde a fui en brousse. Les gens ne sont pas habitués aux militaires. Veillez nous rappeler nos chefs des groupements et de secteurs qui sont à Kananga ».
De son côté, le porte-parole du secteur opérationnel des FARDC, dit que la population du Grand Kasaï doit collaborer avec les militaires pour décourager les miliciens et favoriser le rétablissement de la paix.
Pour sa part, le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU en RDC, David Gressly, estime que le recrutement des jeunes par la milice Kamuina Nsapu et les abus commis par certains éléments des FARDC doivent être suivis par la justice.
Il a déclaré à ce sujet : « Dans le pays, à peu près 90% des recrutements d’enfants, par les groupes armés, se fait ici par les Kamuina Nsapu. On doit suivre la justice de ce côté. Même si des éléments de la sécurité nationale ont commis des abus, on doit documenter et travailler avec les autorités nationales pour poursuivre la justice dans ce cas aussi ».
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