top of page

RDC: l'Ocha s'alarme de l'aggravation de la situation dans le Kasaï

  • diambambam
  • Apr 12, 2017
  • 2 min read

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) en RDC s'alarme de la rapidité avec laquelle la situation humanitaire s'est dégradée dans le Kasaï, une région du centre du pays, hors des radars humanitaires et considérée comme relativement paisible il y a encore quelques mois. Depuis le mois d'août, les violences ont fait au moins 400 morts, poussé plus de 600 000 personnes à fuir leur foyer et le conflit continue de s'étendre. Désormais, ce ne sont plus trois, mais cinq provinces qui sont touchées : Kasaï-Central, Kasaï-Oriental, Kasaï, Lomami et Sankuru avec, selon Ocha, au moins 1,7 million de personnes affectées.

Il y a d'abord les déplacés, 600 000 depuis août, dont seulement un tiers ont pu rentrer chez eux. La majorité a fui les affrontements sanglants entre miliciens Kamuina Nsapu et forces de sécurité. Des hommes, des femmes et enfants pris en étau sans pour autant être impliqués dans le conflit.

Il y a ensuite ceux qui subissent indirectement les violences. Ocha s'inquiète notamment pour les familles qui, par solidarité, hébergent les déplacés et partagent eau, espace et nourriture. Car au rythme où s'étendent les violences, les vivres pourraient rapidement manquer sans parler de la promiscuité et du risque de maladie, la rougeole en particulier.

Cinq provinces touchées

Le principal foyer de cette crise humanitaire reste le Kasaï-Central. Mais en mars, et cela inquiète Ocha, les violences se sont intensifiées et la crise s'est étendue : cinq provinces sont désormais touchées, y compris depuis une quinzaine de jours la province de la Lomani par exemple jusque-là épargnée.

Autre inquiétude pour Ocha, que ce climat de violence et de représailles réactive d'autres conflits parfois latents entre communautés. Un schéma complexe observé par exemple récemment dans le territoire de Luebo.

« Le Kasaï était jusqu’à un passé très récent une zone assez paisible. Il n’y avait pas de troubles, rappelle Yvon Edoumou, porte-parole de Ocha en RDC. Aujourd’hui, en l’espace de neuf mois, cette région est devenue un foyer de crise majeur pour les humanitaires. C’est très inquiétant parce qu’avec les provinces comme le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le Tanganyka, on a déjà beaucoup à faire. Le Kasaï vient alourdir d’alourdir la situation. C’est inquiétant parce qu’on parle de cinq provinces qui mises ensemble sont plus grandes que plusieurs pays européens. Et l’autre inquiétude, c’est aussi en terme de logistique. La région du Kasaï est en plein milieu du pays, en pleine forêt équatoriale avec très peu de voies de communication, sans route bitumée, juste des pistes. En saison des pluies, ça reste un gros défi logistique, donc on espère que la situation ne va pas dégénérer et avoir des effets collatéraux sur les provinces voisines. »

■ Le cri d'alarme d'un collectif d'ONG du Kasaï

Un collectif d'ONG lance d’ailleurs un cri d'alarme. Depuis dimanche 30 000 personnes auraient pris la fuite dans la brousse après l'incursion d'éléments fidèles au chef coutumier Kamuina Nsapu dans trois localités et ensuite le passage de l'armée congolaise. Cette attaque et sa répression auraient créé un mouvement de panique et un déplacement de population sans précédent. Résultat, Albert Kyungu, coordonnateur d'un collectif d'ONG, le Conseil régional des ONG du Kasaï, appelle à ce que l'armée protège la population plutôt que de s'en prendre à elle et à ce qu'une assistance humanitaire soit fournie à ces déplacés.


 
 
 

Comments


Articles et Videos
Archive
Search By Tags
Follow Us
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square

© 2023 Par mrkn avec Wix.com

  • w-facebook
  • Twitter Clean
  • w-googleplus
  • w-youtube
bottom of page